L’inflation s’est installé dans notre quotidien. Chaque jour, en faisant nos courses, nous en constatons les effets. Du paquet de pates à l’essuie-tout, les prix augmentent inexorablement.
En reflux depuis l’été 2023, la baisse de l’inflation semble pourtant stagner en raison de l’augmentation des prix de l’énergie. La crise de l’approvisionnement énergétique fragilise la Zone euro en touchant de plein fouet l’économie Allemande, jusque-là considérée, comme la locomotive de l’UE.
Mais au-delà de ce constat qui plombe votre porte-monnaie comme votre moral, comment appréhender rationnellement cette période inflationniste ? Quelles sont les prévisions pour 2024 ? Les taux continueront ils leur ascension ? Est-ce toujours rentable d’investir dans l’immobilier ?
- Etat des lieux de l’inflation en France.
- Bien comprendre les mécanismes de l’inflation.
- L’inflation dans le monde.
- L’augmentation des taux bancaires jusqu’à quand ?
- A quoi sert le taux d’usure ?
- L’épargne première victime de l’inflation.
- L’investissement immobilier, un bon produit de placement en période d’inflation ?
Etat des lieux de l’inflation en France.
En 3 ans les prix ont augmenté de 13% en moyenne. L’énergie bat tous les records avec + 46%. Une hausse qui concerne les carburants, comme l’électricité et le gaz. Côté alimentation on enregistre + 22% en moyenne sur la même période. Même les produits manufacturés, traditionnellement baissiers, contribuent désormais à l’inflation avec +8%. Seules les dépenses des ménages en matériels de transports, équipement du logement et autres biens durables ont elles augmenté de 0,9 % en deux ans.
En 2024, les prix ne devraient pas réellement baisser, car toute la chaine de production a augmenté ses couts, mais au moins se stabiliser.
Bien comprendre les mécanismes de l’inflation.
L’inflation est la perte de valeur de la monnaie, qui frappent autant les ménages que les entreprises. La monnaie perd son pouvoir d’achat et les prix augmentent durablement.
Un contexte exceptionnel de choc économique et géopolitique.
Le Covid et la mise à l’arrêt de l’économie.
En 2020 la crise sanitaire du Covid et les confinements qui en ont découlé ont créer un premier choc financier, mettant une grande partie de l’économie mondiale à l’arrêt. Quand la machine a redémarré au 3eme trimestre 2021, la demande a explosé partout dans le monde. Il a fallu remettre en marche les chaines d’approvisionnement et d’acheminement. Matières premières, énergies … l’offre étant encore limitée face une demande massive, tous les couts ont augmenté.
La situation géopolitique.
A cette contraction de l’offre, se sont ajoutés les effets de la guerre en Ukraine et des sanctions économiques contre la Russie. Blé, engrais, gaz, pétrole …les ressources indispensables à la productivité sont devenues difficilement accessibles. De nombreux pays ont dû réorganiser leur approvisionnement et opter pour des processus couteux : les prix ont flambé ! Entre avril 2020 et avril 2022, Les prix du pétrole brut ont bondi de 350 %.
La masse monétaire mise en question.
« L’inflation est toujours un phénomène monétaire ». Milton Friedman
La masse monétaire représente la quantité de monnaie en circulation dans une zone économique. En Europe elle a considérablement augmenté au cours des 40 dernières années, passant de 1100 milliard d’euro en 1980 à 15000 milliard d’euro en juillet 2021. Cette augmentation massive est le résultat de la politique de la Banque centrale européenne qui a maintenu un taux directeur bas, réduit même à 0, après la crise des Subprime en 2008. Cette stratégie destinée à favoriser les crédits bancaires pour relancer l’économie, s’est accompagné d’un achat massif d’actifs financiers y compris la dette publique. Des volumes colossaux de liquidités ont ainsi été créé alors que le potentiel de production de l’économie s’est lui contracté.
Une politique du taux 0 qui a permis notamment au gouvernement français de financer le “quoi qu’il en coute” de la période Covid.
L’augmentation de la masse monétaire, bon ou mauvais choix économique ?
Deux écoles s’affrontent : Celle des keynésiens adeptes des théories de l’économiste britannique John Mayrad, pour lesquels la baisse des taux et l’augmentation de la masse monétaire contribue à relancer l’économie. Et celle des monétaristes, basée sur les thèses de Milton Friedman, qui dénonce les effets pervers d’une masse monétaire qui croit plus vite que l’économie. Si même les économistes ne sont pas d’accord, difficile de trancher pour le commun des mortels …
L’inflation dans le monde
Les perspectives économiques de l’OCDE pour 2024 restent prudentes. Le taux de croissance devrait baisser à 2,7%. L’inflation, elle, semble bien installée. Les prix vont se stabiliser mais il ne faut pas s’attendre à une baisse importante. Dans plupart des grandes économies, l’inflation globale annuelle devrait baisser progressivement pour s’établir respectivement à 5.2 % et 3.8 % en 2024 et 2025, contre 7.0 % en 2023.
L’augmentation des taux bancaires jusqu’à quand ?
La période de l’argent gratuit appartient désormais à l’histoire. Depuis plusieurs mois, les taux d’intérêt remontent dans le sillage des taux directeurs de la Banque centrale européenne qui atteignent désormais 4%. Toutefois les économistes optimistes annoncent une baisse des taux pour le 2eme trimestre 2024.
A quoi sert le taux d’usure ?
C’est le taux qui plafonne l’ensemble des frais d’un prêt immobilier : taux de crédit pratiqué par la banque, éventuelle commission des courtiers, assurance emprunteur.
Réévalué chaque trimestre auparavant, il est désormais recalculé chaque mois afin d’apporter une bouffée d’oxygène aux crédits immobiliers. A la fin de l’année 2023 il a ainsi atteint 6%.
L’épargne première victime de l’inflation.
Les prix augmentent, le pouvoir d’achat de la monnaie diminue et donc mécaniquement l’épargne perd sa valeur.Si vous aviez 15000 € d’épargne avec une inflation annuelle à 10 %, vous ne disposerez plus que de 13500€ un an plus tard. Il devient donc urgent de placer cette épargne sur un support à la fois rentable et sécurisé.
L’investissement immobilier, un bon produit de placement en période d’inflation ?
Quelles que soient les fluctuations du marché, l’immobilier demeure le placement le plus sur offrant le meilleur niveau de rentabilité.Quand le taux du livret A en période d’inflation galopante passe exceptionnellement à 3 %, son taux le plus élevé depuis 15 ans. Selon l’INSEE, l’indice du prix des logements qui affichait une hausse de près de 22% entre 2010 et 2020.
Avec l’augmentation des taux et les difficultés d’accès au crédit l’année 2023 a vu les prix diminuer pour la première fois depuis 2015. Avec une baisse nationale de 0,5 % après deux trimestres à +1,8 % et +3,9 %.
Une chute des prix conjoncturelle.
Cette baisse concerne principalement les logements avec des mauvaises performances énergétiques. Mais depuis plus de 50 ans les prix de l’immobilier sont en augmentation constante. Pourquoi ? Tout simplement parce que la population se multiplie et qu’elle a besoin de se loger. Il suffit de faire le tour des quartiers périphériques des grandes villes pour observer la croissance exponentielle du parc immobilier français.
Bien sur le marché peut connaitre des fluctuations temporaires, mais l’investissement immobilier s’inscrit dans la durée avec des prix toujours à la hausse. Dès que les conditions d’accès au crédit vont s’assouplir, on peut d’ailleurs s’attendre à un rush sur l’investissement immobilier.